C’est à ce jour la seule enquête nationale réalisée auprès d’un large échantillon de particuliers, environ 45 000 sondés, qui concerne des travaux réalisés sur la période 2014-2016 dans les maisons individuelles (parcs privé et social). Les résultats sont pour le moins… intéressants !
Les grands enseignements de cette enquête :
- Le passage à l’acte est principalement dû à l’amélioration du confort. Elle est en effet citée par 8 ménages sur 10 suivie par la réduction de la facture énergétique qui est un élément motivant les travaux pour 50 % des Français. Les facteurs déclencheurs qui interviennent ne sont pas issus d’une réflexion, 7 % font suite à un diagnostic. C’est davantage une opportunité voire une obligation : 28 % liés à un remplacement vétuste ou sinistre, 19 % à des travaux d’aménagement (agrandissement, embellissement…).
- Pour les travaux, l’enquête montre que les ménages privilégient l’isolation du bâti au changement de chauffage : rassurant. Cependant ils oublient régulièrement la ventilation. Autre élément positif : 65 % des ménages réalisent des bouquets de travaux. Ils ne se cantonnent plus à un seul poste. En revanche, la performance des travaux effectués n’est pas au rendez-vous : à titre d’exemple, 1/3 seulement des travaux sur les « toitures/combles » sont performants et ce ratio tombe à 1/6 au niveau des postes « fenêtres / ouvertures » et « murs ».
Pour autant, les ménages sont satisfaits : 83 % ayant réalisé des rénovations estiment qu’ils ont amélioré le confort thermique de leur logement et 61 % observent des économies d’énergie. De plus, 27 % des ménages ayant réalisé des travaux pendant la période étudiée estiment que tous les travaux de maîtrise de l’énergie ont été faits.
Or, selon l’enquête TREMI, seules 5 % des rénovations réalisées ont eu un impact énergétique important (saut de 2 classes énergétiques du DPE (Diagnostic de Performance Energétique) ou plus).
Par ailleurs il n’y a pas, comme on aurait tendance à le penser, un problème de massification. Plus de 5 millions de maisons individuelles – autrement dit 1/3 du parc total – ont fait l’objet de travaux de rénovation entre 2014 et 2016 et ont généré près de 60 milliards d’euros de chiffre d’affaires !!!
Mais… seulement un quart a permis de sauter au moins une classe de DPE.
Il y a donc une vraie dichotomie entre les objectifs des politiques publiques et le besoin ressenti de la population.
- Un défaut d’accompagnement : 29 % des ménages le déclarent notamment concernant les démarches d’aides financières. Cela est néanmoins inquiétant puisque l’enquête révèle dans le même temps que près de la moitié (44 %) a fait réaliser les travaux car bénéficiant d’au moins une aide.
Cette enquête est inédite mais aussi édifiante. Elle démontre par les chiffres la nécessité absolue d’un accompagnement fort nécessaire pour expliquer l’intérêt de l’importance de rénover de manière bien plus poussée et optimiser les opérations sur le plan financier et technique, sans quoi les objectifs ne seront jamais atteints. La sensibilisation atteint ses limites même si elle montre qu’elle a fonctionné (priorisation des travaux). Il est temps de passer la vitesse supérieure et donc d’y mettre les moyens, tant financiers que législatifs, même s’ils seront sans doute impopulaires car coercitifs.
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