Si vous souhaitez remplacer votre chaudière au charbon, au fioul ou au gaz autre que à condensation, par une pompe à chaleur de type Air/Eau, vous pouvez bénéficier de la prime Coup de Pouce Économie d’Energie, modulée en fonction des revenus et cumulable à la plupart des dispositifs d’aides financières.
Les ménages ayant des revenus inférieurs aux plafonds d’éligibilité Anah peuvent bénéficier d’une prime pouvant atteindre 5 500 €. Celle-ci est cumulable à l’aide Habiter Mieux Agilité de l’Anah, qui finance le projet à hauteur de 35 % ou 50 % (sur le hors taxe) en fonction des revenus du propriétaire occupant.
Quelle stratégie adopter pour réduire le reste à charge à 1 € ?
Prenons l’exemple d’un ménage aux revenus très modestes, le maximum d’aide potentielle serait de 9 500 € (avec le nouveau plafond de travaux de l’ANAH « agilité » qui est depuis le 10 octobre de 8 000 €). Pour obtenir un reste à charge final de 1 €, il faudrait un montant maximum d’investissement hors taxes de 9 005.68 € (TVA réduite à 5.5 % en ce cas). Le cas échéant, il sera possible de couvrir la totalité des dépenses (ici nous ne parlons pas des systèmes géothermiques de type Eau/Eau à l’investissement bien supérieur).
Malheureusement, la réalité du marché nous montre que, à l’exception d’installations à la configuration simple et à la puissance réduite, ce plafond critique sera dépassé.
Il apparaît évident que, malgré le respect des critères d’éligibilité, il n’est pas possible de proposer systématiquement l’installation d’une PAC Air/Eau à 1 € car les caractéristiques techniques, et donc le coût, dépendront de nombreux facteurs tels que la surface du logement et la performance énergétique de son enveloppe, le type d’appareil installé (basse, moyenne ou haute température), la marque et le modèle, ainsi que le choix d’une éventuelle production d’eau chaude sanitaire intégrée.
La pompe à chaleur est un système complexe dont le fonctionnement optimal et la longévité sont étroitement liés à la qualité de la machine et à son dimensionnement, à la qualité de l’installation et des composants du système (désembouage du réseau, pot à boues, disconnecteur, etc.), ainsi qu’aux caractéristiques thermiques de l’enveloppe bâtie. La démarche de l’installateur ne peut donc pas être de concevoir l’installation de telle sorte qu’elle puisse être entièrement financée à l’aide des dispositifs d’aides (risques de sous-dimensionnement, choix d’appareils peu fiables, installations défaillantes).
Il est impératif que l’étude vise à proposer au client la meilleure solution technique possible, adaptée au contexte et durable. Dans la plupart des cas, le client aura un reste à payer, mais aussi la certitude de bénéficier d’un système capable de garantir le confort espéré, les économies attendues et une réelle durabilité .
Il est indispensable que les porteurs de projets soient conscients et informés qu’un petit reste à charge au moment de l’achat peut être financé par un EPTZ (un prêt de 3 000 € + 300 € d’assurance sur 15 ans représentant des mensualités de 18,30 €) et le crédit d’impôt de 30% qui est alors mobilisable. En revanche, si l’installation est défaillante ou l’équipement de qualité médiocre ou mal dimensionné, le ménage peut se retrouver à moyen terme avec une installation défectueuse ou nécessitant des réparations coûteuses qui ne pourront plus être financées par les dispositifs existants.
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