Un groupement d’organisations d’origines très variées vient d’adresser une lettre ouverte au Premier ministre afin de lui demander l’arrêt de ce train de réformes et la mise en place d’une politique solide de rénovation du parc de logements.
Cette lettre débute par un rappel à la loi, en l’occurrence celles de transition énergétique pour la croissance verte et la loi énergie climat (neutralité carbone en 2050, rénovation d’ici 2028 de tous les logements de classes F et G, de l’actuel Diagnostic de Performance Énergétique – DPE).
Après avoir procédé à des modifications arbitraires du coefficient d’énergie finale et du contenu carbone du kWh chauffage relatifs à l’électricité, le gouvernement s’apprête à réformer le DPE et le label BBC (Bâtiment Basse Consommation).
Par exemple dans ce label BBC, le seuil diminuerait d’un tiers pour les combustibles fossiles, de deux tiers pour le bois, mais serait multiplié par trois pour l’électricité ! Ce qui induirait un retour en masse des convecteurs électriques car in fine moins chers !
C’est d’autant plus abscons vu l’état du parc nucléaire français dont 14 réacteurs seront en fin de vie en 2035. Ce qui impliquera un recours encore plus important à l’importation d’électricité, qui est bien plus d’origine carbonée chez nos voisins !
Concernant le DPE, il est proposé de tout exprimer en énergie finale et non plus en énergie primaire. Une conséquence qui serait un aggravement de la précarité énergétique ! Et oui, car des logements de même classe auront en effet une énergie finale similaire, mais des coûts de chauffage pourraient aller du simple au triple.
« Ce projet de réforme donne le sentiment que pour les pouvoirs publics, décarboner se résume à électrifier les usages thermiques du bâtiment sans même chercher à réduire les besoins. Ce qui a seulement pour effet de déplacer le problème sans pour autant faire décoller un plan de rénovation attendu par tous et aujourd’hui moribond. »
Néanmoins, plusieurs axes sont proposés pour remédier à cela. L’idée de base étant bien entendu de revenir aux règles édictées auparavant : axer les principaux efforts sur la rénovation de l’enveloppe globale, gage d’économies d’énergies et d’euros quelle que soit l’énergie utilisée et bien plus pérenne, de simplifier le vaste système d’aides financières imbuvable en un simple prêt à taux 0 dont la durée serait ajustable en fonction de son remboursement via les économies engendrées, ou encore de suggérer que le pays devienne un pôle d’excellence dans les technologies de production de chaleur.
La lettre ouverte réunit à ce jour plus de 800 signatures. Nous vous proposons de soutenir cette démarche et la relayer dans vos réseaux, et ce, que vous soyez de Gaule ou d’ailleurs !