CONFINEMENT ET GAZ à EFFET DE SERRE, QUEL BILAN ?

La crise sanitaire du Covid-19 est une crise systémique globale conduisant à d’autres crises à venir en résonance (sociale, économique et financière).
Quels sont les secteurs les plus touchés en termes de GES (gaz à effet de serre) ?
Quelles leçons pouvons-nous en tirer ?

 

 

En toute logique, c’est bien évidemment le secteur des transports qui est le plus durement impacté. Le principe du confinement étant de rester chez soi. Cela étant, en se projetant sur l’année entière, il apparaît au global une baisse bien moins radicale, en particulier concernant les transports aériens. Cela s’entend également pour le secteur industriel, qui a été quasiment complètement à l’arrêt. En revanche les effets sur les transports de surface sont loin d’être négligeables. Ce secteur seul représente plus de la moitié de la baisse totale, sachant que déjà au départ, il est le poste le plus impactant sur les gaz à effet de serre.

 

Cette baisse est surtout transitoire et « involontaire » et non structurelle. Et justement, il le faudrait si nous voulons ne serait-ce qu’avoir une petite chance de répondre à nos propres objectifs de limitation en terme de GES.

Les émissions de polluants atmosphériques, dont certains agissent également sur le climat via le dérèglement climatique, ont de forts impacts sur la santé publique. Les émissions liées à la combustion des énergies fossiles sont responsables d’environ 65 % de la surmortalité due à la pollution de l’air, touchant 3,6 millions de personnes par an, en premier lieu par des maladies affectant cœur, poumons et voies respiratoires.

En fait, la plupart des causes structurelles de la pandémie COVID-19 sont aussi à l’origine du changement climatique. Les modèles de développement, l’urbanisation, les pratiques de mobilité et de consommation, l’évolution de l’alimentation sont, par exemple, responsables d’une partie importante des émissions de GES.

Il serait suicidaire de se dire que grâce à cette crise sanitaire, le bilan carbone sera acceptable. D’une part n’oublions pas que nous sommes déjà à découvert climatique (cf article de mars 2020), et d’autre part se profile déjà le risque d’un effet rebond similaire à celui ayant suivi la crise financière de 2008.

Toute perspective de relance doit poursuivre la trajectoire de neutralité carbone et doit surtout s’accélérer sensiblement.

 

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