Nous vous présentons depuis plusieurs numéros la rénovation d’une maison dans sa globalité. L’idée est ici de trouver le meilleur compromis entre la performance, le confort et les points de vigilance, le tout avec la meilleure pertinence économique possible. Après les combles, la ventilation et les fenêtres, l’isolation des murs, le chauffage, il ne reste plus qu’à nous occuper de l’eau chaude sanitaire.
Rappel des données :
- Maison de 1980, surface habitable de 100 m², occupée par quatre personnes (un couple et deux enfants)
- Les murs sont en parpaings (20 cm), isolés par 25 cm de laine de bois.
- Le toit est isolé avec 30 cm de ouate de cellulose pour la partie non aménagée et 24 cm de laine de bois pour la partie aménagée.
- Maison bâtie sur terre-plein, ventilation hygroréglable (voir cas type #2).
- Les fenêtres sont en bois avec vitrage de type 4/16/4 peu émissif.
- Le chauffage est assuré par un poêle à granulés.
Étant donné que nous sommes ici en chauffage « par points », c’est-à-dire non centralisé, nous ne pourrons pas évaluer la pertinence de produire l’eau chaude en été via une chaudière.
Dommage, car il est difficile de combattre l’idée reçue selon laquelle il ne faut pas allumer sa chaudière en été. Ce n’est pas si simple. Vous payez en effet des kWh, donc plus une machine prendra du temps pour produire la même masse d’eau, plus elle coûtera. Or, une chaudière sera toujours plus puissante que la résistance électrique d’un ballon d’eau chaude, et de ce fait, mettra moins de temps à chauffer la même quantité d’eau. Évidemment l’autre paramètre sera le coût de l’énergie, et, les cas où l’énergie électrique est moins chère que les autres sources n’est pas très fréquent.
Dans notre cas, il nous reste deux options : un chauffe-eau solaire avec appoint électrique forcément ou les fameux ballons dits « thermodynamiques ».
Avant de se lancer sur la réflexion, permettez-nous d’abord de signifier cet abus de langage ! Certes, le système fonctionne bien grâce au principe de la thermodynamique, mais au même titre que toutes les pompes à chaleur, et également toutes les machines qui produisent du froid. Pourquoi ne pas appeler votre frigo « meuble thermodynamique » en ce cas ?
Pour ce qui est du choix, nous partirons sur un chauffe-eau solaire (CESI), pour des raisons plus écologiques qu’économiques. Le solaire reste plus viable économiquement dans la plupart des cas de figure ! Entre les deux, cela se joue à peu de chose.
Prenons un CESI avec un taux de couverture des besoins de 80 % et un ballon thermodynamique au coefficient de performance (COP) de 2. (investissement 4 500 € / 2 750 €, obtention crédit impôt dans les deux cas à 30 %).
Le solaire « gagne » ce premier duel.
MAIS avec cette fois un taux à 70 % contre un COP de 3 :
La PAC (Pompe à chaleur) à eau chaude est plus pertinente.
Alors prenons les moyennes des deux derniers scenarii : une couverture de 75 % vs COP 2.5 :
À la 11e année, la bascule va se faire en faveur du solaire, soit deux années moins rentables que la PAC.
Ainsi il faut bien retenir que la rentabilité n’est pas la principale donnée pour apprécier la pertinence économique ! Elle est même trompeuse.
En conclusion, le solaire reste (dans la majorité des cas) le plus favorable, ici en Drôme provençale.
Résultats :
Étiquette B !!!
En revanche, nous n’atteignons pas le niveau BBC (Bâtiment Basse Consommation) rénovation, à 1 kWh/m².an près !!!!
Certes, nous atteignons un facteur 10 entre le départ et l’arrivée, ce qui est déjà très bien. Nous avons également pris les ratios de performance de notre logiciel, il pourrait nous suffire de prendre un poêle à 92 % de rendement plutôt que les 88 prédéfinis… pour aisément y parvenir.
Ce n’est pas la seule question du label qui va nous intéresser, mais, et comme nous l’avions écrit dès le départ de cette série d’articles, plutôt de vérifier la faisabilité économique du projet dans son ensemble, et, le cas échéant, de modifier certains choix.
Cela tombe bien, en septembre les calculettes sont traditionnellement de sortie.