LE CONFORT D’ÉTÉ : EN RÉSUMÉ

Persister à rechercher une solution aux phénomènes climatiques extrêmes dans la seule innovation technologique est une stratégie perdante. Depuis la nuit des temps, la civilisation humaine a su s’épanouir dans les endroits les plus inhospitaliers de la planète, adaptant et intégrant les systèmes constructifs à chaque contexte.

Le confort d’été est la résultante entre la qualité du bâti et les modes d’utilisation.

Quatre phénomènes sont à l’origine de la surchauffe des volumes habités :

  1. Pénétration directe du rayonnement solaire par les surfaces vitrées
  2. Pénétration par conduction à travers les parois opaques
  3. Pénétration de l’air chaud par échange parasite
  4. Sources de chaleur à l’intérieur du logement

L’architecture vernaculaire offre une vaste gamme de solutions simples (et non banales) pour limiter le transfert de chaleur de l’extérieur vers l’intérieur. D’abord l’emploi de matériaux à forte inertie (terre et pierres notamment), l’orientation et la taille des ouvertures, la couleur des finitions extérieures (peintures claires à base de chaux), ainsi que la configuration urbanistique des centres bourgs (ruelles étroites et ombragées équipées de puits de lumière et de ventilation), systèmes de ventilation naturelle (tours à vent, moucharabieh, puits provençaux) associés à des sources d’humidité pour exploiter la fraicheur produite par l’évaporation, la présence de patios végétalisés.

D’innombrables exemples de ces solutions architectoniques se trouvent dans les constructions du pourtour méditerranéen, en Europe comme au Maghreb et au Moyen-Orient, jusqu’à l’Indonésie en passant par la Mésopotamie, la Perse et l’Aise Centrale.

Il est évident que la pression démographique actuelle impose une réinterprétation cohérente et pertinente de l’habitat, mais l’amalgame de béton, d’acier et de climatisation représente une partie du problème et non pas la solution. De plus, la marge d’action est encore plus réduite quand il s’agit de rénovation énergétique de bâtiments existants, notamment dans un tissu urbain.

Dans cette optique, adapter nos comportements peut être une première réponse au caractère inadéquat de la grande majorité de l’habitat contemporain vis-à-vis des pics de chaleur qui s’annoncent, à l’avenir, récurrents et intenses :

  1. Réduire l’ensoleillement direct par les parois vitrées (brise soleil, volets, persiennes, pergolas)
  2. Isoler les parois opaques par des matériaux à forte inertie (laine de bois, béton de chanvre, paille)
  3. Assurer une sur-ventilation nocturne naturelle (si nécessaire, création d’ouvertures de petite taille) ou mécanique (un renouvellement de 6 vol/h peut baisser la température de 2 à 4 °C).
  4. Positionner des draps mouillés ou des brumisateurs pour améliorer la sensation de confort.
  5. Mettre des plantes vertes à l’intérieur du logement pour augmenter sensiblement le taux d’humidité et la fraîcheur au travers de l’évaporation.

Autres réflexes qui vous rendront plus résiliant face aux phénomènes caniculaires :

  • utilisez des vêtements clairs, amples, préférablement en fibres naturelles (elles favorisent l’évaporation de la transpiration en baissant la température de la peau).
  • Réhydratez-vous de préférence avec des soupes froides qui permettent de réintroduire les sels minéraux éliminés par transpiration.
  • Installez des rafraîchisseurs par évaporation au lieu des systèmes de climatisation.

Partager