LE DPE ÉVOLUE, MAIS S’AMÉLIORE-T ’IL ?

Rappelons que le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) se traduit sous forme d’étiquette énergie, à l’instar des appareils ménagers. Devenu obligatoire en 2006 pour la vente ou mise en location, il est réformé dans le cadre de la loi ELAN (évolution du logement, de l’aménagement et du numérique).

Cette réforme concerne deux points cruciaux : rendre le DPE opposable et le fiabiliser.

En effet, l’idée première est de rendre opposable ce document à partir de janvier 2021 sur sa partie diagnostic et non celle des travaux préconisés. Cependant, il est nécessaire de le rendre plus fiable et donc moins contestable en amont, c’est pourquoi cela rentrera véritablement en vigueur six mois plus tard, du fait de la crise sanitaire actuelle, pour avoir le temps de formaliser sa fiabilisation. Ainsi, il sera enfin potentiellement possible de contester les résultats du point de vue juridique, comme cela est déjà le cas pour les autres diagnostics obligatoires.

Il était temps de le rendre plus fiable, sans aucun doute. La probabilité d’avoir des écarts significatifs entre deux diagnostics est loin d’être négligeable, il n’est pas rare d’avoir deux diagnostics = deux étiquettes, ce qui ne rend pas crédible ce type de document ainsi que sa pertinence pour permettre au bien immobilier d’être valorisé, d’autant qu’il est démontré que cela a une réelle influence aujourd’hui.

S’il est courant d’avoir des résultats avec tant d’écarts, ce n’est pas uniquement dû à l’éventuel manque de compétence de l’auditeur. Effectivement, il faut savoir qu’il existe bon nombre de logiciels et par conséquent plusieurs méthodes de calculs, dont certaines peu fiables. C’est donc un très bon point d’avoir une méthode unique.

Mais… il est également prévu de mettre en avant l’énergie dite finale au détriment de l’énergie dite primaire. Il est possible de comprendre la volonté de rendre les chiffres plus lisibles en indiquant surtout l’énergie consommée et donc facturée, ce qui intéressera les acquéreurs en premier lieu. Néanmoins, c’est aussi mettre sur le second plan l’énergie réellement prélevée via les pertes de transformation, production et transport.
Ce facteur est pourtant essentiel pour apprécier une approche globale environnementale.
Conséquence ? Les logements vont par enchantement être améliorés, la consommation du parc va progresser et démontrer la réussite d’une politique, sans même avoir besoin que de réelles rénovations se réalisent.

Ces réformes dans l’idée, sont essentielles et les bienvenues, permettant de viabiliser et renforcer les valeurs immobilières des logements, de rendre plus compréhensible les informations établies, de consolider la connaissance du parc de logements et dès lors, soutenir les politiques publiques dans l’optique de massifier la rénovation énergétique et à lutter contre la précarité énergétique. Reste la problématique de l’énergie primaire qui concerne surtout les logements en chauffage électrique et pompes à chaleur, le DPE dans ces cas seront plus fiables certes, mais peut-être pas plus justes.

Pour en savoir plus :

DPE
Loi ELAN

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